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L’Avent, l’attente pieuse et joyeuse

L’Avent, l’attente pieuse et joyeuse

L’Avent est le temps de l’attente pieuse et joyeuse. Il débute le 4e dimanche avant Noël, et marque le début de l’année liturgique. Ce temps a une double caractéristique : c’est à la fois un temps de préparation aux solennités de la Nativité, où l’on commémore le premier avènement du Fils de Dieu parmi les hommes, et un temps où, par ce mémorial, les âmes se tournent vers l’attente du second avènement du Christ à la fin des temps.
(Normes universelles de l’Année liturgique et du Calendrier (1969) https://www.ceremoniaire.net/depuis1969/missel_2002/nual.html )

L’Avent est d’abord perçu comme la préparation de Noël. Les thématiques se croisent : fin de l’année, vacances scolaires, planification des cadeaux et repas, fêtes familiales, avec l’attente que ces moments soient vécues comme une trêve, un moment de paix. En contrepoint avec la frénésie de ces quatre semaines, la liturgie fait preuve d’une grande sobriété. Avec finesse et subtilité de ce temps, elle nous enseigne comment demeurer dans l’attente et l’espérance, joyeusement mais sans chercher à contourner l’inconfort du « pas tout de suite ». L’Avent propose tout un parcours, en quatre dimanches.

Et ce n’est que la dernière semaine, après le 17 décembre, que la liturgie nous prépare directement à Noël. Avant, la liturgie nous remet devant la promesse de Dieu qui a marqué tout l’Ancien testament. Elle nous replace devant le « pas encore » en nous invitant à faire du retour du Christ dans la gloire une « boussole » pour notre vie. Par-là, elle nous incite à vouloir accueillir à nouveau ou un peu mieux la présence du Christ dans nos vies pour qu’il puisse continuer à naître dans notre monde.

L’Avent est une préparation, comme quand on parle de préparation en cuisine ou en pharmacie. Tous les ingrédients de la vie chrétienne y sont : la foi dans la promesse, l’espérance joyeuse de la venue et la charité accomplie en Christ… Le mélange est subtil et léger, comme l’est la vie divine qui pénètre délicatement dans l’humanité.


L’origine du temps de l’Avent

Je vous invite à remonter aux origines de ce temps liturgique de l’Avent. En Orient, le concile d’Ephèse de 430 a exalté la maternité divine de Marie et donné un grand relief à la célébration de la naissance humaine du Fils de Dieu.

(Le concile d'Éphèse, troisième concile œcuménique de l'histoire du christianisme, est convoqué en 430 par l'empereur romain de Constantinople Théodose II. Le concile condamne le 22 juin 431 le nestorianisme comme hérésie, et anathématise et dépose Nestorius comme « hérésiarque ». À l'inverse des conciles de Nicée (325) et de Constantinople (381) dont les questions théologiques portaient principalement sur l'unicité de Dieu, le concile d'Éphèse marque un tournant dans le dogme en définissant l'union hypostatique des deux natures, humaine et divine, du Christ. Le concile d’Éphèse marque donc pour l’Église l'explicitation et la proclamation du Christ homme et Dieu.)

Dans ce contexte, les semaines qui précèdent la double fête de Noël et de l’Épiphanie constituent une sorte de méditation anticipée sur la venue du Sauveur et le salut opéré par la divination de la nature humaine. Les liturgies orientales s’octroient quatre ou cinq semaines pour chanter les événements qui ont préparé la naissance du Messie, les personnages qui ont joué un rôle déterminant dans cette préparation, en premier lieu Jean-Baptiste et la Vierge Marie, mais aussi tous les saints de l’Ancien Testament et enfin la transformation du monde désormais habité par le Dieu fait homme.

A Rome, c’est seulement au VIème siècle que l’Avent trouve son organisation durable. C’est seulement au VIIIème et IXème siècle que les messes de l’Avent passent au début de l’année liturgique.

En 1963, la Constitution sur la sainte liturgie de Vatican II (Sacrosanctun concilium) déclarait que l’Église « déploie tout le mystère du Christ pendant le cycle de l’année, de l’incarnation et de la nativité jusqu’à l’Ascension, jusqu’au jour de la Pentecôte, et jusqu’à l’attente de la bienheureuse espérance du Seigneur » (SC § 102).

Le temps de l’Avent a un double objet : C’est le temps de la préparation de Noël, où on célèbre la première venue du Fils de Dieu chez les hommes. C’est aussi le temps où, à travers ce souvenir, les esprits s’orientent vers l’attente de la seconde venue du Seigneur à la fin des temps.

L’attente chrétienne trouve son expression spontanée dans les textes prophétiques inspirés par l’attente du Messie : Isaïe et Jean-Baptiste sont à Rome les deux grandes voix de la liturgie de l’Avent.


Sens du Temps de l’Avent

Comme nous l’avons vu précédemment, avant Noël s’ouvre le temps de l’Avent, qui a commencé cette année le 27 novembre 2022. Historiquement, on sait que l’Avent avait surtout pour but de tourner notre prière et nos cœurs vers ce que l’on appelle les fins dernières, autrement dit le retour du Christ, que tous les chrétiens attendent. Aujourd’hui encore, notre Avent honore donc ces deux aspects : méditer sur le retour du Christ, les deux premières semaines, et ensuite la préparation de nos cœurs à célébrer Noël, du 16 au 24 décembre. C’est une préparation plus centrée sur la fête même de Noël avec la lecture des évangiles qui précèdent la naissance du Christ et les divers événements : l’annonce de la naissance de Jean le Baptiste ; l’annonce à la Vierge Marie, à saint Joseph, la nativité de saint Jean-Baptiste, etc.

Saint Jean-Baptiste est un personnage clé de l’Avent puisque c’est lui qui appelle sans cesse le peuple à se convertir pour accueillir le Messie de Dieu. En effet, le Messie de Dieu ne s’accueille que par un cœur ayant le désir de se convertir à sa parole. En quelque sorte, il incarne bien l’esprit de l’Avent puisque c’est le prophète de l’attente par excellence. Il prépare les chemins du Seigneur, il montre l’agneau de Dieu, le Christ, qui vient dans le monde.

L’Avent c’est se préparer à recevoir Jésus avec la Vierge Marie. La Vierge Marie tient aussi une place toute particulière puisque son rôle et sa place dans l’accueil de Dieu au cœur de sa vie sont particulièrement offerts à notre prière. Qui d’autre mieux que Marie, dans l’attente de la naissance de son fils, peut montrer à l’Église, et donc à nous-mêmes, comment disposer nos cœurs à le recevoir ? Elle est la figure de l’attente et de la confiance en Dieu par excellence.

L’Avent, c’est aussi apprendre à préférer Jésus. Comme nos cœurs sont dans l’attente et appelés à se convertir pour mieux accueillir l’Enfant Jésus, quelques signes liturgiques vont signifier cela. En plus de la couleur violette que revêtent les prêtres par les ornements liturgiques, on ne chante plus le Gloria à la messe du dimanche. C’est le chant des anges la nuit de Noël : on le réserve donc pour cette fête, comme pour mieux le retrouver à Noël. Le violet est aussi la couleur de la pénitence dans l’Église, un mot que l’on aime moins… Jean-Baptiste proclamait un baptême de conversion pour le pardon des péchés ! La conversion est toujours tournée vers une joie plus grande qu’est l’accueil de Dieu dans nos vies. C’est cela que nous célébrerons le 25 décembre et c’est pour cela que nous disposons nos cœurs à préférer Jésus à toute chose. Regardez Marie par exemple : elle avait un beau projet de mariage avec Joseph ! Ces deux personnages avaient des projets, une vie bien réglée, une belle situation et pouvaient légitimement profiter de l’existence. Mais ils ont préféré Dieu à toute autre chose. C’est le témoignage que nous recevons pendant l’Avent.

L’Avent, comme l’ensemble du calendrier liturgique catholique, aide les fidèles à revivre les grands événements de la vie et de l’enseignement du Christ, en particulier de sa naissance (Noël) à sa Résurrection (Pâques). L’Église relit et revit donc « tous ces grands événements de l’histoire du salut dans l’aujourd’hui de sa liturgie. Noël apporte les plus beaux cadeaux de la vie : le bonheur, la joie et l’amour. Une année qui se meurt et une autre nous couvre de sa lueur.


Pédagogie de l’espérance

J’espère que ces méditations vous ont aidé à bien vous préparer à accueillir le Christ qui vient. En regardant l’ensemble des lectures proposées par les dimanches d’Avent des années A, B, C, on constate des points communs, des étapes semblables. Le premier dimanche est arrachement et réveil par un dévoilement de l’histoire. Le second dimanche présente Jean Baptiste et son appel : le « Veillez » du premier dimanche se trouve déployé dans un agir et situé dans un mystère, celui de la rencontre. Le troisième dimanche, avec sa tonalité de joie, désigne celui qui vient, nomme notre espérance : c’est Jésus. Le quatrième dimanche, dans la proximité de Noël, annonce qui est ce Jésus ; la présence de Marie et les textes pauliniens nous associent au mystère de la naissance.

La disposition de quatre cierges sur une couronne constituée de rameaux toujours verts, qui est en usage spécialement dans les pays germaniques et en Amérique du Nord est devenue le symbole de l’Avent dans les maisons des chrétiens.

La couronne de l’Avent, qui consiste à allumer successivement, d’un dimanche à l’autre, les quatre cierges, jusqu’à Noël, contribue à raviver la mémoire des différentes étapes de l’histoire du salut antérieure au Christ, et elle symbolise la lumière des prophéties qui tout au long de l’histoire illuminèrent la nuit de l’attente du peuple de Dieu, jusqu’à l’apparition du Soleil de justice (cf. Ml 3, 20; Lc, 1, 78).

La méditation de l’Écriture sainte irrigue toute liturgie, à travers les multiples lectures et les diverses prières proclamées, mais aussi les gestes et attitudes, qui en reçoivent leur signification profonde. Cette signification se renforce encore par son enracinement dans l’année liturgique qui déploie le mystère du Salut en Christ tout au long du temps.

Entrer dans l’Avent, c’est accepter d’être dépossédé de sa propre attente ! Alors que les derniers temps de l’année liturgique ont inscrit dans la vie chrétienne, l’espérance de la venue du Seigneur face à la fin du monde, il serait facile de vouloir trouver la réponse par soi-même. Pourtant, elle ne peut être que de l’ordre du Don. C’est là toute l’opportunité offerte par le temps de l’Avent : non pas seulement faire patienter jusqu’à Noël, mais apprendre à attendre selon le cœur de Dieu, lui qui ne cesse d’attendre l’homme. Il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion (2P 3, 9). D’une certaine façon, l’attente met au jour ce qui est notre désir le plus profond : est-ce d’accueillir Dieu tel qu’il est et comme il vient à notre rencontre, ou est-ce d’accueillir un Dieu qui nous ressemble et vient pallier nos manquements ?

L’Avent est-il un temps de pénitence ? En ouvrant le Missel, la réponse est claire : le temps de l’Avent est un temps de pieuse et joyeuse attente (cf. Normes universelles de l’année liturgique n° 39). Prières et préfaces soulignent l’attente et ne parlent pas de pénitence : « C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse. » (Préface 2)

« Tu vois, Seigneur, ton peuple se prépare à célébrer la naissance de ton Fils ; dirige notre joie vers la joie d’un si grand mystère : pour que nous fêtions notre salut avec un cœur vraiment nouveau. » (Collecte 3e dimanche).

Je vous souhaite un joyeux Noël rempli de joie, de bonheur et santé, entourés des personnes chères à votre cœur. Que ce message de Noël et de fin d’année vous apporte le bonheur.

Joyeuses fêtes de Noël et bonne année à vous tous
Père Gilbert NZENZEMON

Horaires de messes

Dimanche 5 janvier - 10:00 Eglise Sainte-Bernadette de Xonrupt
Dimanche 5 janvier - 10:30 Eglise Saint-Barthélémy de Gérardmer
Mardi 7 janvier - 18:00 Eglise Saint-Barthélémy de Gérardmer
Mercredi 8 janvier - 18:00 Eglise Saint-Barthélémy de Gérardmer
Vendredi 10 janvier - 18:00 Eglise Saint-Barthélémy de Gérardmer
Dimanche 12 janvier - 10:00 Eglise Saint-Joseph de Le Tholy +
Dimanche 12 janvier - 10:30 Eglise Saint-Barthélémy de Gérardmer

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