Lectures et méditation - 6ème dimanche - dimanche 14 février 2021 - Année B

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Un Dieu saisi de compassion, qui touche un intouchable

Le combat de Jésus contre la maladie et le mal est sans trêve. Pour lui, la proclamation de la Bonne Nouvelle s'accompagne d'une action thérapeutique. Car l'évangélisation n'est pas seulement la diffusion d'un enseignement, fût-il sublime. Elle doit révéler que Dieu est bon, qu'il veut activement le bien des humains et qu'il s'oppose à ce qui leur fait du mal : les guérisons sont le signe de sa bonté. Mais le Fils de Dieu pousse cette action au paroxysme en guérissant un pauvre homme atteint de ce qui était jugé comme la pire des maladies, la lèpre. En outre, selon la mentalité ancienne, une maladie aussi hideuse ne pouvait qu'être la conséquence de péchés graves. Dès lors, le malade était tenu à l'écart de la société, ce qui la protégeait de la contagion, mais manifestait aussi sa réprobation à l'égard de quelqu'un qui avait la présomption non pas d'innocence mais de culpabilité. C'est l'ambiguïté du mot « impur » qui lui était appliqué sans pitié (première lecture).

Le lépreux dont parle l'évangile d'aujourd'hui a l'audace de ne plus se tenir à distance mais de s'approcher de Jésus. Non par bravade mais, sans doute, parce qu'il pressent que ce prédicateur, plein de bonté, peut le purifier, le guérir physiquement, socialement et spirituellement. Il ne se trompe pas. Car, comme le dit l'évangile, Jésus est aussitôt « saisi de compassion. » Ce Fils de Dieu a des entrailles qui s'émeuvent de pitié ; il communie profondément avec cette personne en détresse. Cela, déjà, est une révélation de Dieu. Mais Jésus va plus loin : il enfreint l'interdit légal et touche le lépreux. Il aurait pu le guérir autrement, puisqu'il a guéri des malades à distance. Mais Jésus est un tactile, comme le pape François, son disciple. Toucher quelqu'un fait partie de sa manière de communiquer. Et aussi de transmettre son énergie qui guérit.

La liturgie chrétienne en perpétuera la tradition en célébrant des sacrements où le toucher a un rôle décisif. Par exemple, le célébrant pose les mains sur celui qui, par là, reçoit le sacrement. L'incarnation du Fils de Dieu continue.

Texte tiré du missel des dimanches