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Lectures et méditation - 5ème dimanche - dimanche 7 février 2021 - Année B
« II guérit beaucoup de gens »
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« II guérit beaucoup de gens »
Job est, dans la Bible et dans la littérature mondiale, l'icône de l'humanité souffrante. Il est accablé de toutes sortes de maux en son corps, en ses biens et en la personne de ses enfants. Or il n'a pas commis de faute ; sa souffrance est totalement imméritée. Alors il crie vers Dieu: «Souviens-toi, Seigneur : ma vie n'est qu'un souffle, mes yeux ne verront plus le bonheur » (première lecture). La fin du livre de Job raconte qu'il trouve finalement un état encore meilleur qu'auparavant. Mais ni l'auteur ni le lecteur ne sont dupes : la souffrance humaine, surtout si elle est injuste, reste un scandale.
La liturgie de ce dimanche évoque Job avant de rappeler l'action thérapeutique de Jésus. Elle prend un risque, car l'action thérapeutique de Jésus (évangile), même si elle est reconnue autour de lui, reste une goutte d'eau dans l'océan des souffrances de l'humanité. Manque-t-elle pour autant de toute pertinence ? Rien n'est moins sûr. Car elle devient, à son tour, une icône : un homme engagé sans réserve dans un combat contre le mal sous toutes ses formes et dont on va découvrir progressivement qu'il est fils de Dieu. Le mouvement, la bonne nouvelle, est lancé.
Et il sera relayé par de nombreux disciples au cours des siècles. « Moi, Paul, je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns » (deuxième lecture). Ils n'ont pas les talents du Maître et certains d'entre eux, comme autant de Judas, le trahissent par leurs fautes et leurs crimes. Mais l'arbre ne doit pas cacher la forêt : il ne faudrait pas oublier les hommes et les femmes sans nombre, qui, à toutes les époques, forts de l'espérance puisée dans l'Évangile, ont soigné, éduqué, secouru leurs semblables dans les misères de toute sorte et continuent à le faire aujourd'hui aux quatre coins du monde. Le mal est loin d'avoir disparu, et le scandale de la souffrance des humains reste une question d'actualité, qui ne cesse de questionner la foi.
Mais depuis deux mille ans une lumière a jailli, que nulle persécution ou trahison n'a pu éteindre. Elle donne l'assurance que cette situation n'est pas sans remède, qu'il importe de s'engager pour la surmonter peu à peu, jusqu'à ce jour où le Fils de Dieu, qui en a bu le calice jusqu'à la lie, viendra établir toutes choses nouvelles, là où « Dieu avec eux, sera leur Dieu ». Alors « il essuiera toute larme de leurs yeux, et la mort ne sera plus, et il n'y aura plus ni deuil, ni cri, ni douleur» (Ap 21, 3-4).*
Texte tiré du missel des dimanches