Messe de la nuit de Noël - 24 décembre 2020 - Année B

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Messagers de l’Évangile

« Joie au ciel ! Exulte la terre ! » (psaume de la messe de la nuit). À Noël, les chrétiens sont invités à vivre un temps de joie. Une joie profonde qui n’est pas du même ordre que celle de l'enfant découvrant son cadeau au pied du sapin. Car la joie de Noël, c’est la joie de se savoir sauvé par la venue dans notre histoire, de Jésus, « un Sauveur qui est le Christ, le Seigneur » (évangile de la messe de la nuit).

Cette proclamation de l’ange aux bergers exprime à la fois la révélation divine de la nature même de Jésus et le cœur de la prédication apostolique. Au matin de la Pentecôte, Pierre déclare : « Dieu l'a fait Seigneur et Christ, ce Jésus que vous aviez crucifié. » (Ac 2, 36). Les bergers qui reçoivent cette Bonne Nouvelle ne sont pas de « gentils pâtres ». Dans le contexte juif de l’époque, ils sont considérés impurs, notamment parce que leur travail les empêche de se rendre à la synagogue, impurs comme les collecteurs d’impôts et les publicains. Tout au long de son évangile, Luc s’attache à présenter Jésus comme le témoin de la miséricorde du Père, qui va tout particulièrement vers les pécheurs, les laissés-pour-compte, ceux qui sont méprisés (cf. Le 4, 18).

Ainsi, les bergers sont les premiers destinataires d’« une bonne nouvelle, qui sera une grande joie pour tout le peuple ». Mais ils sont aussi les premiers messagers de l'évangile. Après avoir vu « l’événement que le Seigneur [leur] a fait connaître » (évangile de la messe de l’aurore), ils témoignent et louent Dieu, préfigurant et accomplisssant la mission de tout chrétien.

Les récits évangéliques de l’enfance chez Luc et Matthieu n’ont pas pour but de nous offrir le souvenir attendrissant de la naissance du « petit Jésus » mais de nous proposer une méditation croyante : dans la nuit de Noël, brille déjà la lumière de Pâques.

Texte tiré du missel des dimanches