Lectures et méditation - 20° dimanche - 16 août 2020 - Année A

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« Le pain des enfants »
Les textes du jour s’interrogent sur la destination universelle de la révélation divine.
Le psaume proclame que le salut est pour toutes les nations qui « chantent leur joie ». C’est à la fois un souhait (« que la terre tout entière l’adore ! ») et une certitude (« car tu gouvernes le monde avec justice »).
Dans sa lettre aux Romains (deuxième lecture), Paul souligne l’as¬pect contradictoire de l’histoire de la révélation : ceux qui étaient les premiers destinataires de l’Alliance « ont refusé de croire », tandis que les païens ont obtenu miséricorde. Mais il précise que tout homme est destiné à recevoir la miséricorde du Seigneur, son pardon et son amour.
Dans le livre d’Isaïe (première lecture), les « étrangers » qui profes¬sent leur foi dans le Dieu d’Israël, qui sont fidèles à son alliance, sont accueillis dans la maison du Père, « Maison de prière pour tous les peuples. » Pourtant, certains peuples étaient « voués à l'anathème » (Dt 7, 2). C’est le cas des Cananéens. Dans l’évangile, l’attitude et les propos de Jésus nous choquent : il se place, dans un premier temps, en conformité avec la mentalité de son époque. Pour se convertir, il ne suffisait pas de croire au vrai Dieu mais d’adopter les usages juifs afin d'intégrer le peuple élu.
Cette femme qui crie n'est pas digne de recevoir une réponse, car la distance – y compris religieuse – qui la sépare des Juifs est trop grande. Pour les disciples, il s’agit même de ne plus l’entendre, ses cris semblant être insupportables. Mais la Cananéenne, portée par son obstination amoureuse pour son enfant, se prosterne aux pieds de Jésus en utilisant une formule du psaume 69 : « Seigneur, viens à mon secours ! » Par sa réponse, Jésus souligne ce qui fait le véritable acte religieux : non pas les usages et les rites, mais la foi. Dans l’évangile de Matthieu, cette rencontre entre Jésus et la Cana¬néenne est encadrée par deux récits de multiplication des pains et précédée par une « catéchèse » sur le pur et l’impur. L’évangéliste souligne ainsi que pour recevoir « le pain des enfants », l’eucharistie, seule est nécessaire la foi en Christ, lui qui est, selon la belle expression de saint Augustin, « le pain qui cherche la faim. »
Nous qui sommes réunis pour célébrer la mémoire du Seigneur, qui avons faim de Dieu, nous rendons grâce pour ce pain qui nourrit la vie éternelle, notre existence même.

Tiré du missel des dimanches